Ambassadeur pour Christ

Notes :

J’ai choisi un texte de la seconde épître aux Corinthiens. À la fois, Paul présente comment il voit son rôle d’apôtre, avec ceux qui ont le même rôle. Et en même temps il inscrit son rôle dans le rôle de tous les chrétiens. Je crois que ce que Paul dit là est vrai de tous ceux qui ont mis leur foi en Jésus-Christ, et pour lui ça se traduisait particulièrement dans son ministère.

17 Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. 18 Et tout cela vient de Dieu qui nous a réconciliés avec lui par [Jésus-]Christ et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. 19 En effet, Dieu était en Christ : il réconciliait le monde avec lui-même en ne chargeant pas les hommes de leurs fautes, et il a mis en nous la parole de la réconciliation. 20 Nous sommes donc des ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu adressait par nous son appel. Nous supplions au nom de Christ : «Soyez réconciliés avec Dieu ! 21 [En effet,] celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous afin qu’en lui nous devenions justice de Dieu. »

2 Corinthiens 5.17-21

C’est un texte qui nous dit des choses très fondamentales sur ce que cela signifie d’être chrétiens. Tout vient de Dieu, qui nous a réconcilié avec lui. Pourquoi y avait-il besoin de réconciliation ? Le texte nous parle de ne pas charger les hommes de leurs fautes, et parle aussi de péché. Nos fautes, nos mauvaises actions nous séparaient de Dieu. Et plus profondément, l’humanité était entrée en révolte contre Dieu, avait voulu n’en faire qu’à sa tête. Cela crée une situation de distance et de conflit entre Dieu et l’humanité.

Et comment Dieu nous a-t-il réconcilié avec lui ? Dieu était en Jésus-Christ, il réconciliait le monde avec lui-même en ne chargeant pas les hommes de leurs fautes. Dieu est venu dans la personne de Jésus-Christ. Il est venu se faire connaître à l’humanité et se réconcilier avec elle. Il l’a fait en ne chargeant pas les hommes de leurs fautes. Plus précisément, notre texte se finit par la mention « celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous afin qu’en lui nous devenions justice de Dieu ». Jésus n’avait jamais connu le péché, jamais mal agi, jamais été en révolte contre Dieu. Mais il a pris sur lui ce statut-là. Il est mort comme un coupable et comme un rebelle. Et c’est afin qu’en lui nous devenions justice de Dieu : il nous a donné sa justice parfaite. Il a pris notre culpabilité et nous a donné la justice à la place. C’est pour cela aussi que nous sommes de nouvelles créatures. Nous avons une nouvelle situation, un nouveau statut. Si nous avons mis notre foi en Jésus-Christ, nous ne sommes plus ce que nous étions avant. C’est la grâce incroyable que Dieu donne, c’est ce que Dieu a fait pour nous réconcilier avec lui-même.

Mais le texte va encore un pas plus loin. Dieu nous a donné le ministère de la réconciliation. Nous sommes ambassadeurs pour Christ. Il faut que le monde sache que l’on peut être réconciliés avec Dieu. Il faut que le monde voie comme il est beau de retrouver la relation avec le créateur. Nous supplions « soyez réconciliés avec Dieu ». Nous devons appeler ce monde à accepter la réconciliation que Dieu offre en Jésus-Christ. Nous bénéficions de ce salut, de ce pardon, de cette grâce. Mais nous ne sommes pas censés la garder pour nous-mêmes, nous sommes appelés à la faire connaître au monde. La voie est ouverte pour la réconciliation, elle est possible, Dieu la veut, elle est nécessaire. Est-ce que nous nous rendons compte à quel point le monde a besoin d’être réconcilié avec Dieu, et à quel point c’est terrible que les gens passent à côté ?

Nous sommes ambassadeurs pour Dieu. Cela signifie que nos vies, notre vie chrétienne, notre vie d’église ne sont pas que pour nous et notre bénéfice. Oui, nous profitons de la réconciliation avec Dieu, nous avons la joie de pouvoir nous tenir devant lui, nous nous réjouissons d’être ses enfants. Et ça fait partie de notre vie de louer Dieu pour sa bonté et son pardon, ne passons surtout pas à côté. Mais nous devons aussi appeler le monde à entrer dans ce salut, à profiter de tout ce dont nous profitons. Paul parle de nous comme des ambassadeurs, et ça m’a fait réfléchir à quelques éléments de ce que ça veut dire d’être une ambassade.

Une ambassade doit représenter son pays. Elle doit ressembler à son pays. Comme ambassadeurs pour le royaume de Dieu, nous devons montrer dans nos vies et notre comportement à quoi ressemble la vie avec Dieu. À quoi ça ressemble d’être réconciliés avec Dieu, à quoi ça ressemble d’être une nouvelle créature.

Une ambassade, c’est un lieu accueillant. Les visiteurs sont toujours bienvenus, dans une ambassade qui fait bien son travail. Dans l’idéal, si on entre dans une ambassade et qu’on demande des informations sur le pays, les gens devraient être ravis d’en parler

En même temps, si je vais dans l’ambassade de Chine en Suisse, j’espère qu’on me parle dans ma langue, pas en chinois. Soyons prêts à parler la langue du monde qui nous entoure, la langue des gens à qui on veut parler. Parlons de ce que Dieu a fait et veut faire, mais faisons-le en français courant.

Et finalement, un bon ambassadeur ne reste pas dans son ambassade. Il va être présent à des cérémonies, rencontrer des gens, tisser des liens. Nous aussi, nous ne restons pas dans notre Église. Nous repartons auprès de nos amis, de nos familles, de nos lieux de travail. Alors, voyons-nous comme des ambassadeurs de Dieu là où nous sommes. Soyons prêts à dire combien c’est merveilleux de connaître Dieu. Essayons de refléter la culture du Royaume de Dieu là où nous sommes. Soyons prêts à appeler« soyez réconciliés avec Dieu » !

Et une chose importante de ce rôle d’ambassadeurs, c’est que nous avons ce job partout où nous sommes. Notre rôle ne s’arrête pas quand nous ressortons de l’Église. Nous sommes l’Église, là où nous sommes, chaque jour. Nous sommes en mission comme ambassadeurs de Dieu, dans nos familles, dans nos emplois, dans nos loisirs, nos relations, nos lieux de formation.

La vision sur laquelle le conseil a travaillé vise à dire t redire notre rôle dans ce monde, et comment notre Église participe à la mission que Dieu confie à tous les chrétiens.