Une nouvelle identité en Jésus Christ

Notes :

Introduction

Que me répondriez-vous si je vous demandais qui vous êtes ?
Si vous me posiez la question, je pourrais simplement répondre : Virginie Moret, née en 19quelque chose, pasteure de l’église évangélique de Cologny. Mon nom, ma date de naissance et ma profession.
Mais souvent quand nous parlons d’identité, nous cherchons quelque chose de plus profond, quelque chose qui définit qui nous sommes, qui nous donne de la valeur. Et ça ce n’est pas toujours facile à trouver.
Personnellement, ado et jeune adulte, j’ai passé pas mal de temps à chercher quelque chose qui me donnait de la valeur. Mes camarades de classe ne portaient pas toujours un regard très favorable sur moi, je ne pouvais pas trouver de valeur dans le regard des autres. Par contre, j’étais bonne élève, et j’ai fini par essayer de trouver un sens de valeur dans mes bons résultats scolaires et académiques. Je pensais que je pourrais enfin me sentir bien avec moi-même vu que je réussissais quelque chose. Ça a eu un effet assez contradictoire. Alors que je réussissais bien, j’ai commencé à avoir peur de mes examens, à stresser, à travailler beaucoup plus dur que nécessaire voire raisonnable. Tout cela parce que, en réalité quand je passais un examen, je ne jouais pas juste ma note de math ou mon année académique, je jouais une partie de ma personne. Si jamais j’échouais, qu’est-ce qui restait de mon identité ? de ma valeur ? Le problème c’était qu’être une bonne élève, une bonne étudiante n’était jamais quelque chose d’acquis. C’était remis en jeu à chaque examen et par conséquent, trouver ma valeur dans mes résultats académiques était entièrement incapable de m’apporter une quelconque stabilité. Finalement, au lieu de trouver un sens de valeur et de me sentir bien avec moi-même j’étais prisonnière de la peur de l’échec.

Ce n’est qu’un exemple, mais je pense que cela nous montre un désir et un problème bien réel. En tant qu’êtres humains, nous cherchons à savoir qui nous sommes, à trouver quelque chose qui nous donne de la valeur. Et nous avons besoin que cette identité soit stable, qu’elle ne dépende pas des circonstances ou de nos réussites. Sinon en réalité c’est la peur qui prend le dessus. La grande question c’est : où trouver cette identité ?

C’est des questions qui sont aussi abordées dans la Bible. Elle nous parle d’une identité, d’une valeur, d’une dignité qui ne dépend pas des circonstances de notre vie, de nos succès ou échecs ou de notre bon comportement. Et je dois vous dire qu’au moment où je cherchais mon identité dans mes réussites personnelles, j’étais chrétienne, mais je n’avais pas compris ce que cela voulais dire au niveau de mon identité, de ma valeur. Alors j’ai longtemps cherché au mauvais endroit.

Galates 3.26-28 (S21)

En fait, la Bible en a long à dire sur qui nous sommes. L’apôtre Paul écrivait déjà à ce sujet, il y a bientôt 2000 ans dans la lettre aux Galates 3.26-28.

26 Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ;
27 en effet, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous vous êtes revêtus de Christ.
28 Il n’y a plus ni Juif ni non-Juif, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus-Christ.

Partie principale

Les chrétiens sont enfants de Dieu par la foi en Jésus-Christ. Le baptême, c’est le moment où quelqu’un témoigne publiquement de cette nouvelle identité, le moment où une personne affirme que son identité est déterminée par Jésus-Christ. C’est ce que Mélodie a fait ce matin. Cette identité prime sur toutes les autres. Elle prime sur l’appartenance ethnique, sur le statut social, sur le fait d’être homme ou femme. Ce n’est pas que ces choses n’existent plus, mais elles ne sont plus premières. Nous sommes toujours hommes ou femmes, mais avant tout, les chrétiens sont enfants de Dieu par la foi en Jésus-Christ.

Une désillusion et un amour qui va au-delà

C’est ça qui est déterminant et le baptême est le moment où une personne témoigne de ces choses, où elle confesse publiquement avoir placé sa foi en Jésus-Christ. C’est pour cela qu’au lac nous avons posé des questions à Mélodie qui commençaient par : Crois-tu ? Notamment : Crois-tu en la mort et la résurrection de Jésus-Christ ? Et mets-tu ta confiance en Jésus-Christ et le don de sa vie pour le pardon de tes péchés ?
Vous me direz peut-être, c’est très joli tout ça, mais qu’est-ce que cela veut dire ?
Là, je vais peut-être en décevoir certains : la foi chrétienne commence par perdre ses illusions sur soi-même mais, et c’est très important, c’est accompagné par la réalisation qu’il existe un amour qui va au-delà.
Un chrétien/une chrétienne, c’est quelqu’un qui a un moment de sa vie a perdu l’illusion d’être parfait, d’être quelqu’un de bien. Comme Mélodie nous l’a dit dans son témoignage et c’est quelque chose que j’ai aussi du constater pour moi-même, j’aimerais être quelqu’un de bien, mais je n’y arrive pas. Il m’est arrivé et il m’arrive encore de faire du mal à ceux qui m’entourent, de les blesser, de penser mal d’eux. Et je pense que si nous analysons nos pensées, nos comportements, nos émotions, je ne serai pas la seule à arriver à ce constat. Je ne suis pas tout ce que j’aimerai être. Mais alors que faire de cette désillusion ? Qu’est-ce que cela veut dire pour notre identité ?

La Bible vient répondre de manière étonnante à cette question. Tout d’abord, elle arrive au même constat. En effet, en tant qu’êtres humains nous ne faisons pas toujours ce qui est bien, nous en sommes même incapables. C’est ce que la Bible appelle le péché. Pire encore, elle affirme que Dieu lui-même condamne ce mal que nous faisons. Il le condamne, d’un part, parce qu’il est entièrement et parfaitement bon et, d’autre part, parce qu’il aime tout être humain et qu’il ne peut donc rester indifférent au mal que nous faisons à autrui. Mais en même temps, la Bible vient nous dire que l’amour de Dieu pour nous va au-delà de tout cela. Certes, nous faisons ce qui est mal, mais Dieu nous aime quand-même. Il nous aime tellement qu’il n’a pas voulu que nous restions sous la condamnation que méritaient nos fautes. C’est pourquoi il a envoyé son Fils Jésus-Christ. Il a portée la condamnation que nous aurions méritée, il est mort et il est ressuscité, et il offre non seulement son pardon, mais aussi sa justice à quiconque place sa foi en lui.

Une nouvelle identité

C’est ce que Paul voulait dire en écrivant : en effet, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous vous êtes revêtus de Christ. Le baptême est l’association à la mort et à la résurrection de Jésus-Christ, Paul le développe longuement dans une autre lettre, Romains 6 pour ceux qui veulent la référence. Cela signifie que le/la baptisé(e) est baptisé en Christ, dans sa mort et sa résurrection. Son ancienne identité marquée par le mal et la culpabilité meurt avec Jésus et il/elle renait avec une nouvelle identité déterminée par l’appartenance à Dieu. Bien sûr, c’est une image, un symbole du fait que la personne a placé sa foi en Christ, qu’elle reconnait ses fautes, accepte son pardon et reçoit sa justice.
C’est le début d’une vie nouvelle avec une nouvelle identité. Le baptême représente le fait de s’être revêtu de Christ. Mélodie, par son baptême, témoigne du fait qu’elle a revêtu Christ. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie que, tout comme un vêtement détermine la manière dont nous voyons une personne, Jésus-Christ détermine la manière dont Dieu nous voit. Par exemple, quand nous voyons quelqu’un qui porte un uniforme de police, nous savons qu’il s’agit d’un policier et nous allons nous comporter en fonction de cela. Nous allons suivre ses indications de circulations et faire en sorte de bien respecter la limitation de vitesse. Si c’est juste moi qui gesticule au milieu d’un carrefour, ça n’aura pas le même effet. Notre regard est, en quelque sorte, déterminé par le vêtement de la personne. De même, le regard que Dieu porte sur nous est déterminé par Jésus-Christ. En Jésus-Christ, Dieu nous voit pleinement pardonné, entièrement justes, plus encore, il nous voit comme ses enfants. Dieu nous adopte dans sa famille. Comme Paul écrit :
Vous êtes tous fils (et filles) de Dieu par la foi en Jésus-Christ.
Voilà l’identité inébranlable, inaltérable que Dieu nous offre : être ses fils et ses filles. Et cette identité est stable, parce qu’elle ne dépend pas de quelque chose que nous aurions fait ou que nous faisons, mais elle dépend de ce que Jésus à fait. Il est mort et ressuscité pour nous une fois pour toute. C’est un événement historique, ancré dans le passé ; rien ne peut le changer. Si nous avons placé notre foi en Jésus-Christ, nous sommes enfants de Dieu.

Nos circonstance, nos ressentis, nos succès ou nos échecs, le regard que nous portons sur nous-mêmes ou que les autres portent sur nous n’y changeront absolument rien. Je peux rater tous mes examens, je serai toujours fille de Dieu. Le regard que Dieu porte sur moi, le regard que Dieu porte sur vous est déterminé par Jésus-Christ, sa mort et sa résurrection.
26 Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ;
27 en effet, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous vous êtes revêtus de Christ.

Une nouvelle vie

Cela a d’immenses implications pour notre vie. Ça nous donne une sécurité et une stabilité incomparable. Mélodie nous a appris un chant qui dit : « Je ne suis plus esclave de la peur, je suis enfant de Dieu. » Il y a là une vérité fondamentale. Tant que notre identité, notre sens de valeur est déterminé par ce que nous faisons, par notre statut, par le regard des autres, nous vivrons dans la peur, la peur d’échouer, de décevoir, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur du mépris, ainsi de suite.
Dieu nous offre une identité qui ne dépend pas de ces choses et qui nous libère de la peur. Nous sommes ses enfants, point. Peu importe nos circonstances et notre vécu, sa grâce et son amour pour nous restent inchangés. L’identité qu’il nous offre et la valeur qui l’accompagne sont indépendantes de notre situation de vie. Que nous soyons jeunes ou moins jeunes, en formation, dans la vie active, au chômage, ou à la retraite, nous sommes enfants de Dieu. Que nous connaissions le succès ou l’échec, la joie ou la tristesse, nous sommes enfants de Dieu. Que les autres nous apprécies ou nous méprisent, nous admirent ou nous dénigrent, nous sommes enfants de Dieu par la foi en Jésus-Christ.
Cela ne signifie pas que toutes les difficultés disparaisse ou même que la vie devienne plus facile du moment qu’on est chrétien. Mélodie nous en a d’ailleurs parlé dans son témoignage et tout chrétien vous dira la même chose, je pense. Mais rien de ce qui peut nous arriver ne change le fait que Dieu nous a accueillis dans sa famille. Et ça, ça change notre manière de traverser les temps d’épreuves. Il reste quelque chose au fond de nous que rien ne peut détruire ; il reste l’assurance que nous faisons partie de la famille de Dieu.

Cette nouvelle identité que Dieu nous donne devrait aussi déterminer la manière dont nous nous voyons et dont nous voyons les autres. Chaque être humain est aimé par Dieu et cette nouvelle identité il l’offre à tous ceux qui viennent à lui avec foi peu importe leur origine, leur statut social, leur sexe. C’est ce que Paul rappelle au Galates quand il écrit : Il n’y a plus ni Juif ni non-Juif, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus-Christ. Ce que Paul liste là sont les grandes barrières de divisions de son époque. Juifs et non-juifs se méprisaient souvent allégrement les uns les autres ; les gens étaient soit libres soit esclaves ; hommes et femmes n’avaient pas les mêmes droits. Ces catégories déterminaient en grande partie comment quelqu’un était perçu et probablement aussi comment cette personne se percevait elle-même. Paul rappelle aux chrétiens de Galatie que leur identité première n’est plus dans ces choses.

Avant d’être juifs ou grecs, esclaves ou libres, hommes ou femmes, ils étaient tous un en Jésus Christ. Appelés à traiter l’esclave et l’homme libre avec la même dignité en leur accordant la même valeur.
Aujourd’hui, nous n’avons peut-être plus exactement les mêmes lignes de séparations, les mêmes critères pour « évaluer » une personne, mais le principe demeure. Notre société nous dit peut-être plutôt qu’il faut être jeune, riche, beau et avoir du succès pour avoir être quelqu’un. Ce texte nous rappelle que ce ne sont pas ces choses qui comptent en définitive. Que nous soyons jeunes ou moins jeunes, riches ou pauvres, beau ou pas, que nous connaissions actuellement le succès ou l’échec, Dieu nous a aimé au point de donner son Fils pour nous et, par la foi en lui, il nous offre le statut d’enfant de Dieu. C’est cela qui devrait déterminer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur les autres. C’est là que se trouve notre identité, notre valeur. Et cette identité est accessible à un tout chacun. Nous n’avons rien à faire, Jésus a tout accompli et il nous offre gratuitement la possibilité de devenir enfants de Dieu, de trouver cette valeur, cette stabilité que seul lui peut apporter.

Conclusion

J’arrive à la fin de cette prédication. Certains qui sont ici parmi nous ne sont peut-être pas chrétiens. Vous êtes venu pour accompagner Mélodie, mieux comprendre ce qu’elle vit. J’espère que cette prédication aura répondu à certaines de vos questions. Peut-être qu’elle en a aussi suscité. Si je peux vous laisse un encouragement ce matin c’est : soyez curieux. Posez des questions. Qu’est-ce que cela signifierait pour vous de placer votre foi en Jésus-Christ ? Qu’est-ce que cela vous apporterait ?
À tous ceux qui ont placé leur foi en Jésus-Christ, le texte de ce matin nous rappelle que nous sommes enfants de Dieu. Cela donne une identité et une valeur qui ne dépend pas des circonstances de la vie ou du regard des autres. Une identité qui est stable, inaltérable, qui a le pouvoir de nous libérer de la peur. Peu importe quelle est votre situation actuelle, si vous avez placé votre foi en Jésus-Christ, cette identité est votre, rien ni personne ne peut vous l’enlever.
Mélodie, par ton baptême, tu as aujourd’hui témoigné publiquement de ta foi en Jésus-Christ, tu t’es revêtue du Christ, tu es fille de Dieu. Mon souhait et ma prière pour toi c’est que tu puisses te souvenir de cela tout les jours de ta vie ; que dans les beaux moments comme dans les temps difficiles tu puisses savoir au plus profond de toi que Dieu t’aime d’un amour inaltérable, infini, que tu puisses avoir l’assurance qu’il t’a à tout jamais adopté dans sa famille. Tu es sa fille.
Et plus largement, c’est ce que je nous souhaite à chacun de nous.
26 Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ;
27 en effet, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous vous êtes revêtus de Christ.
28 Il n’y a plus ni Juif ni non-Juif, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus-Christ.